Le consentement dans le jeu de rôles

Le consentement dans le jeu de rôles

Avec Jean-Michel Abrassart, nous avons abordé le consentement dans le jeu de rôles. En effet, des événements particulièrement douloureux durant une convention (des personnes ayant subi un viol collectif), ont remis le sujet sur le devant de la scène.

Notre discussion est diffusée dans un épisode hors-série du podcast « Club JDR », qui diffuse des liveplays, enregistrements de parties de jeux de rôles. Je vous invite à l’écouter ici :

Avez-vous mal vécu une expérience durant un jeu de rôles que vous auriez aimé anticiper avec des outils tels que ceux évoqués durant notre échange ?

Image : montage avec l’écran de la 2nde édition de l’Appel de Cthulhu (Chaosium/Descartes) et photo par Robin Higgins depuis Pixabay.

écrit par
Guillaume Vendé
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6 réactions
  • Je reviens vers le jeu de rôle après de longue année et je suis « surpris » par ces notions de consentement, x-card, etc… Je ne me rappelais pas m’être poser autant de questions à l’époque, une principale motivation de jeux était de passer un bon moment. Et je me demande si la réflexion n’est pas trop poussée…
    On a tous jouer avec des mecs/filles que l’on n’apprécier pas… Des mecs à 100 km de nos valeurs et la seule solution à mon avis est « Salut, je quitte la table, je n’apprécie pas, je m’amuse pas… » Je vois difficilement l’application d’un contrat si je joue avec Robert Ménard à côté.. ou un mec qui adore violer les PNJs

    Ensuite concernant les choses qui peuvent nous choquer de manière plus profonde malheureusement, la vie fait que on va accumuler plusieurs souffrances et comme le disait Jean-Michel – Ados on pouvait dézinguer un gamin lors d’une partie d’INS/MV, Cthulhu ( rappelons nous des premières parties de Vampire…) aujourd’hui pour peu que l’on ait des enfants ça va nous faire moins rigoler, pareil sur la mort des proches… Combien de Joueurs on jouer des enfants ayant perdu leurs parents… Avec l’âge on va y être ou on y est confronté, faut-il l’enlever de toutes les parties ?…Mais bon a moins que le MJ ne veuille s’acharner sur toi parce qu’il voit que cela te fait du mal autant quitter la table, ce n’est pas quelqu’un de bienveillant.

    Quand on regarde un film, lit un livre on ne check pas tout ce qui pourrait nous gêner avant….

    Est-ce-qu’on n’intellectualise pas trop un loisir social avec tout ce que comporte le fait d’être social.

    Pour résumer ce n’est pas que je sois contre mais je crois peu en son efficacité…
    Si le mec veut jouer en écrasant les autres et en jouant, violant et volant à tour de bras … il trouvera toujours du monde pour aller dans son sens… Et au Monopoly c’était déjà un relou !

    PS : à l’heure ou je vois que l’on décrit les MJ du début de jeux de rôle comme des Tyrans qui avaient droit de vie et de mort sur les joueurs ça ne gène pas de donner à 1 seul mec la liste de nos petites névroses ?

  • Hello, je comprends ta surprise. Pour autant, ce que tu décris comme une réflexion « trop poussée » ne serait-elle pas plutôt une forme de maturité ?

    Tu décris la solution qui consiste à quitter la table si tu joues avec des personnes à 100 Km de tes valeurs. C’est évidemment une situation… « facile » car assez extrême. Mais quid d’une partie avec des personnes que tu apprécies mais dans un jeu qui aborde la violence à des animaux, en toute bonne foi, si jamais ce point précis te heurte ? C’est évidemment un exemple mais je veux juste te faire toucher du doigt qu’il n’y a pas forcément que les « bons joueurs » et les « mauvais joueurs » mais il y a aussi tout un éventail de sensibilités car le jeu de rôle reflète… la réalité. Pourquoi ne pas essayer d’anticiper ces petites difficultés qui, malgré la participation de proches dans un même jeu, peut ruiner une expérience ludique ?

    Je pense que c’est toutefois un peu dangereux de se contenter d’adopter l’attitude du « si tu vis mal telle ou telle chose, tu n’as qu’à le dire ». Crois-moi, il est des difficultés personnelles, des sensibilités, qui empêchent d’exprimer ce genre d’intimité, SURTOUT si c’est auprès de proches et non auprès de parfaits inconnus.

    Tu compares l’expérience au visionnage d’un film. Je comprends ton analogie. Pour autant, pourquoi le jeu de rôles ne pourrait-il pas être « mieux » qu’un film et anticiper ce qui peut te gêner ? Personnellement, j’ai mal vécu certains films (tout du moins certains passages) et si j’avais été averti de ces thèmes, j’aurais aimé éviter tout le film. Je prendrais même les choses à l’inverse : pourquoi le cinéma ne pourrait-il pas s’inspirer de cette démarche ? Nous pourrions considérer communiquer à Netflix (par exemple) une liste de thèmes que l’on refuse de voir et la plateforme nous masquerait ce contenu. Perso, si ça existe un jour, j’ai quelques idées d’éléments à lister.

    Donc, non, je ne trouve pas pour ma part que c’est trop intellectualiser un sujet. J’ai compris (il n’y a pas si longtemps que ça) que l’on ne réfléchit jamais trop à exposer des points de vue ou des travaux intellectuels sur ce genre de thème.

    En résumé, pour répondre à ton commentaire, je pense que tu as 2 visions que je trouve caricaturales des différentes possibilités : soit un jeu « bon enfant » entre amis de longue date qui ne posera aucun problème, soit un jeu « de souffrance » parce que certains éléments pervers essaient de se faire plaisir en engendrant de la souffrance. Entre les deux, je crois qu’il existe une infinité de possibilités, que la démarche décrite dans cet épisode vise à prévenir 😉

  • L’initiative de MonteCook est saluable. J’apporterais comme détails que c’est un mouvement démarré avant les événements de Londres.
    – WhiteWolf, en plus d’un disclaimer sur le contenu mature de son jeu, dans la V5 de Vampire : The Masquerade (2018), fait un encart sur les limites personnelles. L’emphase est mise sur une discussion ouverte, sans forcément entrer dans des détails pour chacun, mais pour que l’ensemble des joueurs sachent quoi éviter, ne pas évoquer, ou au moins savoir sur quoi ne pas s’appesantir.
    – Aussi il y avait eu une initiative en 2014 (https://futureproofgames.com/blog/2014/12/19/consent-roleplaying/#.XcP4fS-ZOaE) qui proposait une approche sur le sujet.
    Enfin, je pense qu’il est important d’aborder ce sujet et que ce soit le plus diffusé bien entendu, mais j’ajouterais que ce n’est pas à faire qu’en début de campagne, mais régulièrement de s’assurer que tout continue à bien se passer.

    Merci d’avoir aborder ce thème.

  • Ok…. en tout cas j’attends vraiment des retours de d’expérience non pas sur le côté est-ce-bien ou non car c’est aussi idiot que de se positionner sur savoir si la guerre c’est bien ou pas mais plutôt sur le côté opérationnel des choses, ce que ça apporte en gain ludique et en sérénité pour ceux qui jouent et est-ce quelque chose qui se pérennise ou pas car c’est vrai qu’on en parle depuis plusieurs années et j’aimerai savoir si cela devient une règle ou c’est une idée qui en amènera une autre mieux adapté… car on parle d’un jeu malgré tout.
    Je ne sais pas si toi ou Jean-Michel le mettront en place mais je reste attentif à vos retours…

    Et désolé si mes écrits ont pu paraître « étriqués » cela n’en n’est rien

    Ca me rappelle tellement des pratiques de management et de gestion de groupe qui était faîtes ( car aujourd’hui je rencontre moins de cas comme ça ) ou on voulait être au plus proche des gens pour éviter les écueils de managements mais cela dans une démarche de productivité…. avec tous les côtés négatifs de manipulations que l’on a pu voir que cela m’emporte un peu… . avoir si cela peut fonctionner dans un espace ludique…

    Et pour la blague : je ne donnerais pas mes névroses à Netflix j’ais trop peur de savoir ce qu’il peut en faire ! 🙂

    PS : Et maintenant que tu as teasé que le mini scénar de Cthulhu se finissait pas super je suis en plein doutes pour le faire jouer car j’aimais bien la 1er partie !

    A plus

  • Merci pour tes retours ! On fera un suivi dans le temps 🙂
    Ce n’est pas tant la partie qui n’est pas super, mais plutôt ma manière d’appréhender cette session qui était plus difficile. Je pense pouvoir mettre en ligne cette seconde session d’ici ce week-end !

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Guillaume Vendé

J'habite Amiens, en Picardie, et je réalise des émissions en podcast et je produis du contenu en ligne.

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